Comment faire envie et vous faire une place ? Comment éviter les blocages ?
En thèse, ou pas, c’est toute la question de l’introduction. Que ce soit en partiels, pour un mémoire, un oral ou un article de blog 😋, l’introduction est toujours un moment clé qui en dit long sur notre manière de travailler et d’appréhender un sujet. Alors par où commencer sans être trop maladroit ?
Si vous vous demandez comment bien présenter le sujet que vous étudiez avec Tant de passion et depuis Tant d’années dans votre introduction, vous êtes au bon endroit. Aujourd’hui, je vous propose de libérer ce moment d’écriture de ses angoisses avec quelques conseils faciles à suivre.
Introduction
« Faire entrer quelque chose quelque part », « action d’introduire quelqu’un dans un groupe », ce sont les définitions que l’on retrouve dans notre fidèle « Larousse ». Le terme est également synonyme d’admission, d’entrée ou d’intrusion.
Et finalement, cela correspond plutôt bien à l’objectif de votre introduction. Il s’agit de présenter votre sujet à la communauté scientifique, de faire admettre vos recherches dans le domaine, et vous faire une place dans le milieu. Et ça marche même à plus petite échelle pour un rapport de stage, un exposé ou une dissertation…
À quoi sert l’introduction ?
Alors voilà, l’écriture de l’introduction est un point nodal dans votre rédaction qui peut se construire en deux étapes : l’explication des savoirs de base et la remise en contexte de ces savoirs. L’introduction permet ainsi de reconstruire l’historiographie de votre sujet, de positionner votre méthode et d’annoncer votre ligne de conduite.
L’introduction va permettre de tracer les contours de votre bibliographie, de votre corpus et la manière dont vous faites discuter tout ça. Divisée en quelques parties, elle cerne les contours géographiques, thématiques, chronologiques et historiographiques et éviter toutes ambiguïtés.
Enfin, l’introduction sert à problématiser votre sujet. Son rôle est de poser tout ce qui dérange. C’est le moment de tout remettre en question, de critiquer et d’énoncer vos solutions dans votre annonce de plan.
L’ensemble doit être souple, clair et l’enchainement des parties sans accros.

Comment est-ce qu’on commence ?
Avant de rédiger, faites un beau brouillon et commencez par définir les termes de votre sujet en rappelant les grandes notions que cela implique.
Notez les auteurs essentiels de votre historiographie avec les grandes dates de la recherche. Décrivez votre corpus et le matériel étudié. Mettez ce matériel en contexte. Faites la liste des questions que vous vous êtes posés au cours de vos travaux. Enfin, annoncez votre problématique et la manière dont vous allez la résoudre dans votre développement.
👉 Comment rédiger une problématique réussie ?
La phrase d’accroche est-elle obligatoire ?
Pour bien démarrer la rédaction, il est surtout important de contextualiser le sujet d’entrée de jeu. Ne faites pas de détours inutiles, dites les choses directement.
Par exemple, pour ma thèse, lorsque je rédigeais mon introduction, j’ai simplement commencé par une citation qui évoquait bien mon sujet accompagné de cette première phrase : » On retrouve, dans les « Promenades archéologiques », publiées en 1896 par Gaston Boissier, un certain nombre d’idées qui concernent l’existence de répétitions de thèmes mythologiques dans les domus pompéiennes et leur mention dans les récits de voyage des XVIIIe et XIXe siècles. »
La première phrase de votre introduction doit finalement amener le lecteur à se poser la question : « ah oui, vraiment, pourquoi ? » Une citation tirée de vos lectures est toujours commode pour se lancer.
5 idées pour débloquer votre rédaction
Très bien, voici une série de conseils pour bien avancer.
#1 Collecter les faits, faire des liens et questionner
En cernant les contours géographiques, thématiques, chronologiques et historiographiques (j’insiste volontairement), vous prenez du recul par rapport à votre sujet et faites sortir quelque chose de nouveau.
L’introduction est le lieu où vous établissez votre liste d’hypothèses dans l’ordre d’importance qui vous est propre. Ainsi, vous explicitez les réseaux de savoirs auxquels se rattache votre étude.
Dès l’introduction, vous devez donc rappeler trois choses essentielles : que cherchons-nous ? Que voulons-nous démontrer ? Et qu’est-ce que je ne sais pas ?
#2 Dresser un état des lieux des archives et du matériel
L’abondance de documents à étudier ou leur raréfaction intervient forcément dans la réflexion.
Il est donc important de bien définir son corpus pour dire les impasses qui ont été les vôtres. Vous pouvez ainsi énoncer vos faiblesses et puis les résoudre ensuite dans la conclusion. Toutes les questions doivent être posées même si cela prend la forme d’un rapport banal de faits.
L’introduction doit délimiter le périmètre de votre sujet et de vos ambitions. La mise en question explicite l’ensemble et lui donne du relief. C’est aussi le moment pour vous d’indiquer ce qui n’a pas fonctionné dans vos hypothèses. Et parfois, cet état des lieux stimule la réflexion et vous inspire de nouvelles directions à prendre.
#3 Se positionner dans l’histoire des savoirs
L’introduction doit expliciter l’historiographie de votre sujet et ses niveaux de discours : idéologiques, culturels et sociologiques. Vous devez prendre position, c’est inéluctable. De plus, on vous demandera de justifier vos choix entre tels ou tels auteurs, alors autant anticiper…
Car oui, l’introduction vous permet d’anticiper les critiques de la soutenance en rappelant les aller-retours qui ont été fait entre auteurs et savoirs : qui dit quoi et quand ? Pourquoi ? À quelles fins implicites ou explicites ? D’où vient-il et selon quel mérite ? Et qu’en est-il de vous ? Et le plus important : comment votre démonstration et votre problématique s’insèrent-elles dans cet héritage ?
#4 Déconstruire pour problématiser
Démontez tout votre corpus documentaire en pointant les cohérences et incohérences dans l’étude de votre sujet. L’introduction permet de tramer votre sujet dans un réseau d’idées en lien avec votre problématique. Elle permet de dresser le bilan des discours qui sont advenus ou absents, et qui seront justifiés plus tard dans votre démonstration.
L’un des objectifs de l’introduction est de déterminer votre place dans l’état des savoirs.
#5 Proposer votre grille d’analyse personnelle
L’annonce de votre grille d’analyse se fait dans l’introduction. Suivie de prêt par votre problématique, votre grille d’analyse peut également faire office d’annonce de plan. Profitez-en pour annoncer les imprévus qui seront résolus dans la conclusion et vos ambitions.

Quand rédiger son introduction ?
Y a-t-il un meilleur moment ? Je ne crois pas. Je conseillerais juste de ne pas la rédiger dans l’urgence en fin de projet. Comme la conclusion, il s’agit d’un bloc important de votre rédaction qui conditionne le reste de la lecture.
Vous pouvez donc insérer des éléments au fur et à mesure de votre réflexion dans un fichier brouillon. Ce fichier grandirait avec votre réflexion et serait le reflet de votre avancement. C’est également pratique pour justifier de son avancée lors des entretiens…
J’ai rédigé mon introduction au cours de ma deuxième année de thèse à un moment où j’avais besoin de poser les choses pour avancer. Ce travail a relancé mon intérêt en éclairant certains points incertains. Cette introduction a ensuite grandi avec mes recherches et s’est modifiée au fur et à mesure jusqu’à la fin. J’ai procédé de la même manière pour la conclusion, en troisième année, avec mon introduction en miroir.
Et toi, comment avance la rédaction de ton introduction ?
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