Faire et voir des images à Pompéi dans l’Antiquité, une question encore largement discutée par de nombreux auteurs et pourtant le sujet de ma thèse. Le 8 janvier 2021 marquait la date de ma soutenance de thèse. Ce fut l’occasion de présenter en détail les résultats de mes recherches, un moment inoubliable, empreint d’émotion, mais surtout de fierté. Après cinq années d’études, j’avais enfin l’opportunité de partager le fruit final de mes travaux devant un jury d’experts.

Décrypter les peintures pompéiennes : un résumé de 5 années

Je suis partie d’un constat de départ très simple : l’omniprésence de la mythologie dans le décor des maisons pompéiennes. À partir de ce point de départ, il a fallu reconstruire l’iconographie de ces habitations en rassemblant un corpus suffisant pour prouver la présence de répétitions.

Ce corpus a demandé près de deux années quasi complètes de travail. Il a nécessité le dépouillement des textes mentionnant les découvertes de fresques depuis le XVIIIe siècle, afin de vérifier qu’il n’y avait eu aucun processus de sélection de la part des auteurs risquant d’accentuer le phénomène de répétition. L’exhaustivité était ainsi de mise. J’ai été jusqu’à photographier sur le terrain les peintures et à chercher la trace de peintures disparues dans les récits de voyageurs (curieux, artistes et savants) des XVIIIe et XIXe siècles. C’était un travail passionnant.

Dans cette thèse, j’aborde en détail les questions de production, de goût, des pratiques et des usages de l’artisanat dans l’Antiquité. J’ai ainsi examiné de près l’évolution de la perception des peintures murales pompéiennes au cours des siècles, dans un bilan historiographique qui fait le point sur la longue tradition littéraire pompéienne.

Au terme de mes recherches, je peux dire que la peinture mythologique est conçue comme une fenêtre allégorique et mythologique, dans une présentation organisée en fonction d’axes visuels particuliers à la domus. Mes recherches permettent de conclure aujourd’hui que la répétition se fait à travers une série de critères iconographiques, architecturaux et culturels déterminés par la domus au sens large, expliquant la présence des mêmes thèmes dans des endroits similaires.

À travers l’utilisation d’une base de données qui m’a permis de réduire à 163 tableaux le corpus étudié, j’ai envisagé la peinture pompéienne et la décoration des habitations à travers les notions d’atmosphère, de séries, et de parcours. J’ai ainsi analysé les manières d’habiter le décor dans l’Antiquité et dressé ma propre typologie d’analyse iconographique.

Résumé

Dans l’histoire des études publiées sur les peintures murales pompéiennes depuis le XVIIIe siècle, peu de spécialités ont expliqué le caractère répétitif des tableaux mythologiques. Ce phénomène, bien que constaté, n’a effectivement jamais fait l’objet d’une étude exclusive, méthodique et transversale. L’objectif de cette thèse est donc de comprendre comment s’est construite l’omniprésence de la mythologie dans le décor des maisons pompéiennes. Aussi et afin d’être le plus exhaustif possible, il a fallu vérifier qu’aucun phénomène de sélections littéraires ou archéologiques ne vient accentuer le phénomène de répétition. Ainsi, en complément de l’étude iconographique, cette thèse propose une nouvelle analyse historiographique des textes, et notamment des récits de voyages, mentionnant les découvertes de peintures depuis 1748. Les questions de la production artisanales, du goût, des pratiques et des usages ont été envisagées pour apporter un nouveau regard sur la manière dont se composent les images. Du choix du moment à la structure des images, cette réflexion revient plus spécifiquement sur l’efficacité et la transmission des images dans le monde gréco-romain au 1er siècle apr. J.-C. Suivant une approche archéologique, architecturale, iconographique et sociologique déterminés par la domus au sens large, il s’agit de donner du sens aux récurrences, transferts ou absences afin de rendre compte des rapports thématiques noués par les cycles mythologiques à Pompéi dans l’Antiquité.

Mots-clés :

Italie ; Pompéi ; antiquité romaine ; architecture domestique ; peinture murale romaine ; mythologie ;iconographie ; images et esthétique ; sociologie ; réception

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