De la licence à la thèse, rédiger une problématique intéressante est le pire cauchemar des étudiants. Pourtant, c’est l’un des points les plus importants du texte. Parce qu’elle permet de cerner le sujet et de proposer un angle d’attaque au développement, autant se le dire tout de suite, une bonne problématique est souvent synonyme de bon commentaire ! Si elle est bancale ou pire, hors-sujet, elle montre que tu ne maîtrises pas le sujet. Alors comment soulever les intérêts d’un document et synthétiser ton savoir en une ou deux questions pertinentes ? Je te propose un article étape par étape.
Qu’attend ton lecteur d’une bonne problématique ?
La problématique est plus qu’un problème verbalisé. Elle doit englober l’ensemble des intérêts portés par le sujet en question et malheureusement, les solutions toutes faites n’existent pas. Le rêve de la problématique unique qui marche à tous les coups est une chimère, car c’est bien une problématique personnalisée par sujet qu’il faudra rédiger.
Pour commencer, voici ce que l’on attend généralement d’une bonne problématique :
✨ pouvoir juger de ta capacité à examiner un document
✨ tester tes connaissances sur le sujet et son contexte
✨ savoir si tu reconnais les intérêts soulevés par le sujet
✨ déterminer la portée de ton analyse critique
✨ savoir où tu vas et comment tu y vas
Qu’il s’agisse d’un mémoire, d’une thèse ou plus simplement d’un devoir corrigé, le lecteur a déjà une idée bien précise de son appréciation finale après lecture de la problématique. L’idéal est donc de le convaincre qu’il ne va pas souffrir en lisant ton texte jusqu’au bout. À ce sujet, je te conseille également de lire mon article pour rédiger une introduction qui donne envie.
Jeune novice, simplifie-toi la vie !
Les étudiants sont nombreux à se retrouver désarmés au moment de rédiger cette problématique. Pourtant, il suffit parfois de peu de choses : lorsqu’on ne sait pas comment formuler sa problématique, il est facile de la poser sous forme de question. C’est toléré et plutôt commode pour se familiariser avec l’exercice. Il peut même y en avoir plus, les unes à la suite des autres, sans pour autant excéder deux phrases afin de ne pas tomber dans le catalogage intempestif.
Les problématiques posées sous forme de questions te permettent de faire l’impasse sur les très fameux « dans un premier temps » et « dans un deuxième temps » trop lourdauds.
Comment formuler une problématique pertinente ?
Imaginons une mise en situation : tu as devant toi une œuvre intitulée « Le beau cheval blanc d’Henri IV » à commenter. À première vue, il est tentant de se demander : pourquoi est-il beau ? ou pourquoi est-il blanc ? MAIS est-ce suffisant ?
Pas vraiment, car ces deux questions ne révèlent en rien le fond du problème.
Pour rédiger une bonne problématique, il faudrait dire par exemple : dans quelle mesure, le cheval d’Henri IV est-il blanc ? Peut-on en saisir les nuances ? Le blanc, participe-t-il de sa beauté ? Pourquoi est-il important de voir le cheval d’Henri IV comme blanc ? À quand remonte ce concept ?, etc., etc.
À quoi ça sert de tout problématiser ?
Les mots-clés « beau » et « blanc » de la mise en situation précédente servent de point de départ, de prétexte même, à une analyse plus large sur la période, le style, le courant, l’iconographie. Car l’objectif d’une problématique est bien de soulever les mots-clés qui font l’intérêt du document pour discuter de sa période de création, de son contexte historique ou social, d’un groupe d’œuvres similaires ou distinctes.
En cela, la problématique est une manière d’identifier un problème et de le résoudre.
Comment trouver « THE » problématique ?
Astuces pour ne plus être à côté
Pour les étudiants, connaître et maîtriser son cours, c’est bien, mais connaître le domaine de prédilection de son prof et les auteurs qui ont écrit sur le sujet, c’est encore mieux ! Par ailleurs, le prof te donne aussi des indications implicites sur la problématique d’un sujet dans son plan de cours et la manière de t’enseigner. Il peut s’agir d’une blague récurrente, une intonation insistante, une suggestion de lecture, une apparition de texte dans le PowerPoint, une redite dans le discours.
Entraine-toi dans ta prise de notes de cours ou de lectures, et même sur tes fiches de révision, en faisant une liste de problématiques intéressantes en prévision des partiels. Ce conseil est également valable en mémoire ou en thèse au moment des phases de recherche documentaire. Il n’est pas rare d’avoir un fichier complet de questions à se poser pour faciliter la construction d’une problématique plus globale.
Comment écrire la problématique parfaite ?
« The » problématique n’est ni trop précise, ni trop abstraite. C’est toute la difficulté.
La problématique éclaire un concept pour discuter plus largement du sujet (période, style, historique, création, courants, artistes, culture, sociologie, anthropologie, etc.. Elle possède donc plusieurs interprétations possibles intégrant le sujet dans un ensemble plus vaste. Elle doit donc être rédigée sous forme d’un énoncé de concept qui peut être défini, décliné et interprété.
Reprenons notre exemple du cheval blanc :
– la problématique médiocre était : pourquoi est-il blanc ?
– la bonne problématique est : dans quelle mesure peut-on dire qu’il est blanc ? Y-a-t-il des nuances ?
Progressivement, en partant de ta problématique, tu es capable de resserrer ton raisonnement en prenant en compte tous les paramètres d’analyse.
En bref !
✏️ Tu as maintenant les clés en main pour faire tes expérimentations. Si tu as trouvé cet article utile ou que tu as une question à me poser, n’hésite pas à laisser un commentaire.
✨ Envie de poursuivre la lecture ? Pour compléter ce tutoriel, je vous invite à consulter l’article Méthode d’écriture de l’introduction : comment se positionner ?
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