Comment être productif et créatif sans se laisser envahir? On trouve sur le web une foule d’articles pour « booster » sa productivité, pour améliorer ses performances, pour révolutionner son quotidien ou sa motivation… En tapant « productivité » et « étudiant » sur Google, tu tombes sur tout un tas de stratégies miracles pour « muscler ta concentration » ou « optimiser tes études », pour « rester focus » et « être au top » !
Au secours !
Nous vivons dans une société qui encourage à l’organisation. Les formules superfétatoires (c’est un joli mot ça non ?) pour tout planifier jusqu’à ton sommeil sont légions… On te rappelle d’être motivé. On insiste fortement sur le fait de te fixer des objectifs et surtout de les atteindre. Finalement, ces injonctions, à changer de vie, à réduire le stress, à établir des plans, à gagner en sérénité se révèlent assez anxiogènes et frustrantes.
Aujourd’hui, j’aimerais te parler d’une productivité épanouissante et sans pression pour trouver le juste équilibre. Une productivité qui s’adapte à tes envies et à ta motivation et non l’inverse. Pour illustrer tout ça, je te présente une boîte à outils pour ne pas te laisser envahir.
C’est partie !
1. Gnothi Seauton : connais-toi, toi-même !

Dans les années 80, Antoine de la Garanderie fait un pari :
Réussir, ça s’apprend !
Ce prof parvient à faire accepter l’idée que tout étudiant est unique et qu’il peut réussir ! Incroyable ! 😮 Pour lui, chaque étudiant à un potentiel à exploiter si on sait le reconnaître et l’utiliser. Dingue ! Cette idée s’appelle : le profil pédagogique ! Elle se base sur une pensée positive admettant que tout le monde est capable de bien apprendre.
En bref, tu as plein de qualités et tu es capable
!
Lorsqu’on est étudiant, le plus dur est de savoir comment on fonctionne pour adopter les bonnes stratégies. Pour tout te dire, ce sont celles qui te conviennent et pas forcément celles qu’attendent les professeurs ou celles qu’utilisent tes potes. Choisis un projet, même provisoire et aussi léger soit-il, et teste toutes tes capacités.
Cultives ta propre gestion mentale !
Le principe est de repérer ce que tu sais et ne sais pas faire.
Exemple : est-ce que tu as besoin d’expérimenter ? Est-ce que tu préfères un support visuel ou auditif pour apprendre ? Est-ce que tu arrives à verbaliser ce que tu as appris ? Comment est-ce que tu choisis une information ? De quelle manière est-ce que tu l’utilises ? Comment est-ce que tu mémorises ? Est-ce que tu sais prendre des notes ? Arrives-tu à te concentrer et pendant combien de temps etc etc.
Je te laisse compléter cette liste de questions comme point de départ.
Chacun a son propre profil d’apprentissage ; il est donc important de te l’approprier même s’il n’est pas parfait. Te connaître, c’est donner du sens à ce que tu fais en te faisant confiance et en évitant de te disperser.
En t’inscrivant à la fac, tu deviens un marathonien. Une licence se valide en 3 ans, un master en 2 ans, un doctorat entre 4 et 8… Si tu abandonnes en cours de route, c’est invalide. Dans ce parcours, connaître tes limites est un atout qui entretient aussi la confiance en soi.
Quand une pause s’impose !
Connaître ses limites, c’est savoir arrêter et reconnaître le moment où tu ne peux plus répondre aux sollicitations.
En bref, les priorités des autres ne sont pas les tiennes. Évite au maximum les « tu en es où toi ? », ça génère plus de doute que de sérénité… Ton rythme n’est pas parfait, mais c’est le tien. N’aie pas peur de dire non et libère du temps pour toi : c’est aussi ça la productivité.
Autorise-toi la lenteur de temps en temps !
Être productif, c’est aussi savoir optimiser son temps et s’arrêter sans culpabiliser.
2. Déculpabiliser !

Tu es lent ? Tu as envie de ne rien faire ? Ou au contraire, tu es à fond ! Et alors ? Le meilleur rythme, c’est le tien… en fonction de ta motivation.
Soyons honnêtes : la motivation est de nature changeante… Ce n’est pas une chose figée et linéaire ! Comme on n’exige pas à un arbre de produire des fleurs et des fruits toute l’année, la motivation ne se force pas, elle s’accompagne au fil de l’eau et doit être choyée. Alors déculpabilise.
Être productif ne veut pas dire « hyperactif ».
Il y a des périodes où l’on donne tout et d’autres pour reprendre des forces. Ça paraît évident, mais il est important de le dire :
Ne t’exige pas d’être à 100 % en permanence.
Lorsqu’on exige trop de soi ou que l’on n’est pas à l’aise, plusieurs symptômes sont visibles : peur, sentiment d’infériorité, angoisse, perte d’équilibre, frustration, colère, fatigue, lassitude, baisse de motivation, dispersion, abandon… et pas forcément dans cet ordre.
Assumer de produire un contenu de qualité
Produire un contenu de qualité prend du temps et de l’énergie. Il est donc important de ne jamais te dévaloriser que ce soit au moment d’un oral, d’un entretien ou dans une rédaction. D’autres s’en chargerons, ne t’en fais pas pour ça.
Poses un œil critique sur ton travail, mais assume-le sans t’excuser !
Les deadlines sont respectées, les épreuves sont validées, tu travailles avec régularité… Le plus dur est de savoir l’assumer sans culpabiliser même auprès de tes potes !
3. Dépasser son complexe d’infériorité

Le sentiment d’infériorité est l’impression ne jamais être à la hauteur.
Bien souvent, il nous décourage et nous incite à la procrastination. Qui n’a jamais tué un de ses projets dans l’œuf sous prétexte que d’autres l’avait déjà fait – ce blog en est un exemple ; je l’ai lancé cinq ans après l’idée de départ. N’as-tu jamais comparé ton travail à celui des autres ? Qui n’a jamais attendu que ce soit « le bon moment » ?
Il n’y aura jamais de bon moment.
Les autres ne s’en sortent pas forcément mieux que toi ; tu n’aperçois bien souvent qu’un seul aspect de leur vie : ça s’appelle « l’effet Facebook ».
Tout le monde te semble meilleur, mais en réalité, c’est un équilibre entre forces et faiblesses chez tout le monde. Pour approfondir ce sujet, je te conseille cet article de Marlène pour le blog No Tuxedo. Il est très bien écrit et permet de prendre un vrai recul sur le sujet.
Pour vaincre le sentiment d’infériorité, il ne faut pas forcément travailler deux fois plus, mais savoir mettre en valeur tes propres réalisations. Bien souvent, c’est la comparaison qui te bloque. Si l’isolement ne sert à rien, tout sacrifier pour les autres non plus. N’aie pas peur de te mettre en avant selon la situation en conservant une approche « honnête ».
Assumer ses imperfections
En connaissant tes imperfections, tu construis ta personnalité et acceptes de ne pas tout gérer. Connaître ses faiblesses est un exercice difficile, mais qui a l’avantage de nous faire accepter les potentiels critiques sans les prendre trop à cœur. Pour avoir déjà essuyé une grosse humiliation publique au moment d’une présentation de mes recherches, je peux dire que c’est très difficile de ne pas s’impliquer et de garder la confiance.
Pourtant, il est utile de se forcer un peu la main parce que tu mérites aussi l’intérêt des autres. L’important est d’essayer de dépasser l’inconfort d’une situation à risque en trouvant une routine confortable pour rester concentrer sur le contenu et non son jugement.
4. Composer sa boîte à outils

Un jour ou l’autre, on est tous confronté à l’impression d’être envahis. Lorsqu’on a plusieurs exposés sur des semaines consécutives, trop de lectures en attentes ou trop de cours à ficher d’un seul coup.
Être productif demande de la motivation, mais aussi de bons outils pour se faciliter la vie. Il est important de bien les choisir et de ne pas les multiplier au risque de s’y perdre. Leur gestion doit donc rester confortable pour ne pas se sentir débordé. L’organisation ne doit pas être contraignante.
Synchroniser
Pour cela, je te recommande Google Drive qui te permets de travailler ou prendre tes cours hors connexion et de synchroniser tes documents. C’est aussi un moyen rapide et fiable de sauvegarder ses fichiers.
Tu peux aussi partager des fichiers avec ton groupe de travail et accéder à tes dossiers n’importe où, n’importe quand. En revanche, pense à multiplier les back-ups … le cloud est fiable mais ne suffit pas !
Pour te faciliter la vie, Zotero
est aussi un incontournable. Ce logiciel permet de trier toutes tes lectures. Il permet aussi de citer dans un style prédéfini tes publications. Tu peux collecter des données sur ton navigateur et partager ces données entre tes ordis. Il fait gagner un temps fou.
Une pensine
de survie
Garde toujours précieusement un carnet près de toi
. C’est le must pour se libérer rapidement la tête des informations que l’on peut glaner un peu partout. Le mieux est ensuite d’intégrer ces informations à son dossier de cours ou de notes… oh rigueur quand tu nous tiens 😉
Savoir-écrire
Pour te relire rapidement, je te présente Language Tools
et Grammarly
deux extensions de Chrome. Choisissez l’une ou l’autre pour vous relire… Personnellement, j’utilise Language Tools qui fonctionne bien même s’il faut toujours garder un esprit critique lorsqu’on parle de correcteur orthographique 😉
Enfin, je te présente le livre de Sönke Ahrens intitulé : « How to Take Smart Notes: One Simple Technique to Boost Writing, Learning and Thinking – for Students, Academics and Nonfiction Book
. » J’ai découvert ce livre lorsque je préparais ma thèse. Lorsqu’on accumule des notes, le problème est de savoir comment leur donner du sens. Ce livre répond à cette question de façon accessible. En plus, il propose une méthode très claire sur l’apprentissage et la productivité. Un petit effort pour l’anglais, ce livre ne fait que 176 pages 😉
5. L’art de la guerre du planning !

D’une manière générale, le planning doit être une phase aussi importante que la création de contenu. Beaucoup d’étudiants travaillent dans l’urgence et le résultat se ressent sur le contenu, la forme et le stress. Accorder autant de soin, sinon plus, à la préparation qu’à la production est essentielle pour espérer un rendu de qualité.
Accepter de perdre du temps pour en gagner
Lorsqu’on démarre trop vite, on saute parfois des étapes ce qui oblige à faire de nombreux retours en arrière pour s’adapter.
Prendre régulièrement 30 minutes à une heure chaque mois ou à chaque fin de projet pour faire un point agenda est vital. Faire ce point, c’est marquer tes rendus et rdv obligatoires, fixer des deadlines symboliques, réserver des heures de bibliothèques, préparer une visite en musée ou encore bloquer des périodes de fichage de cours ou de révisions… Tu peux tout noter jusqu’au plus petit détail : prendre une pause, par exemple.
Relativiser et diminuer la charge mentale
L’agenda Google
fournit un support très visuel de ton échéancier. Il permet aussi d’envisager sereinement des projets plus mouvants dans le temps. Cet outil est bien plus simple d’utilisation et moins chrono-phage qu’un « buJo » même si bien moins esthétique. Les deux se complètent … Google Agenda pour l’efficacité et un bullet journal pour lâcher prise…
En parallèle, pour faire le bilan de tout ce que tu as en attente, à terminer ou non commencé, tu peux utiliser Trello. C’est pratique pour tout gérer en même temps et voir le niveau d’avancement. Je l’utilise pour prévoir les postes du blog.
Ce « point agenda » tu dois y revenir autant de fois que nécessaire pour te recentrer sur l’essentiel. C’est ta bouée de sauvetage anti-panique. Il évite de te disperser et t’aides, même inconsciemment, à relativiser.
En déléguant la gestion de ton planning, tu allèges ton cerveau. Tu apprends à te fixer des objectifs qui ne sont pas déraisonnables en évitant la frustration et la démotivation. Grâce à cela, tu apprends à reconnaître le moment où tu vas devoir plus travailler. Si ça t’intéresse, j’ai écrit un article sur les étapes du travail en autonomie
qui peux éclairer ce sujet.
6. Donne du sens à tes idées

La majorité des articles sur la productivité t’ordonnent de partir avec un ou plusieurs objectifs bien déterminé. Je ne suis pas d’accord.
Bien souvent, on ne sait pas par où commencer et les objectifs trop figés génèrent plus de pression que de sécurité. En fixant des échéances au fil de l’eau, même symboliques, tu apprends à définir ton ou tes objectifs. C’est une méthode plus souple pour recentrer ton projet du plus simple (exposé) au plus compliqué (métier). Ça marche à tous les niveaux.
Faire les choses dans l’ordre : oui mais lequel ?
Lorsqu’il est difficile de démarrer, je te conseille de commencer n’importe où… en évitant de partir avec l’idée d’avoir déjà fini. Je m’explique.
Démarrer un projet, c’est réserver 1 à 2 heures pour d’abord réfléchir aux idées qui te viennent à chaud sur le sujet. Note tout ce que le sujet t’évoque en essayant de te contredire… et même si tu as l’impression qu’il n’y a pas de logique apparente. Imagine des contres-arguments et anticipe les questions de tes profs.
Accroche-toi au plus petits des indices évocateurs pour tirer des liens. À partir d’un mot, tu dois être capable de faire des associations pour ensuite tirer des conclusions. Pour ça, tu peux te faciliter la vie en utilisant un outil de mindmap comme Mindmup
ou Coggle
. Avec cet outil, tu peux tisser une toile d’idées pour déduire ta problématique et créer un plan.
Explore le sujet au maximum en créant des mots-clés à chercher dans les index, sur les moteurs de recherches, les revues en lignes, les blogs, Wikipédia (qui donne un bon aperçu au démarrage). Avec Evernote, tu peux rassembler toutes les idées que tu as trouvées en ligne et faciliter clairement ta prise de note.
Todolister c’est bien, mais checklister c’est mieux.
Ensuite, pour prioriser ton contenu, tu peux utiliser une check-list comme Google Keep
. Utilisée correctement, une liste de contrôle te permet de faire les choses dans l’ordre. Si une « to-do » liste est une suite de chose à faire, la check-list induit un sens prédéfini dans la procédure.
Faire les choses dans l’ordre t’évites de la charge mentale et augmente ton degré de fiabilité auprès des autres.
Tu trouveras plein d’info utiles sur les check-lists dans le livre de Julien Gueniat qui tient un blog sur « l'organisologie
« . Il s’appelle 2h chrono pour mieux m'organiser !
C’est plein de bons conseils et de témoignages tout en étant facile à mettre en place.
7. La musique comme dopant naturel !

C’est prouvé, la musique améliore les performances. Elle augmente tes capacités d’endurance et de concentration en atténuant la sensation de fatigue. En stimulant la dopamine, l’hormone de la récompense, elle aide le corps à puiser dans ces réserves d’énergie.
Bref, tu es efficace et content(e) de l’être. Je continue ?
Quand tu écoutes de la musique, les circuits de ta mémoire sont constamment stimulés, ce qui permet à ton cerveau d’être plus alerte. Les tâches intellectuelles paraissent moins fatigantes et du coup, tu es moins stressé(e) et même plus inspiré.
Prépare-toi une playlist entre 30 min et 2 heures adaptée au travail que tu dois accomplir : douce ou stimulante, avec ou sans parole, classique ou plus électro… L’objectif n’est pas de passer 30 minutes sur YouTube à choisir la bonne playlist en regardant toutes les vidéos une par une pour être vraiment sûr(e)… En plus, je te recommande vivement l’utilisation d’un casque pour t’isoler des bruits ambiants et des distractions.
8. Confortable et serein(e)

L’idée est de t’aménager un endroit serein et confortable avec le moins d’interruption possible ; ce qui est très variable en fonction des personnes.
Être bien en télétravail requiert de s’approprier un lieu qu’il soit adapté ou non : un bureau dans un coin de pièce derrière un paravent, la grande table du salon pour s’étaler et remballer à la fin de la journée, une pièce dédiée ou encore un coin de bibliothèque.
Le télétravail, c’est savoir réinventer son intérieur en créant un « mindset » de productivité dans une ambiance de détente. Il faut savoir libérer ou conditionner l’esprit en fonction de la situation, et ce n’est pas évident.
Pour ceux qui ont du mal à ne pas se laisser distraire, voici : Block Site. Il s’agit d’une extension pour t’auto-bloquer l’accès aux sites qui te distraient le plus. C’est très pratique !
Être productif en bref :
L’organisation ne tue pas la créativité. C’est un équilibre à trouver entre tes contraintes personnelles et ton degré d’exigence.
Pour survivre à la fac, il faut savoir gérer plusieurs choses à la fois, prendre des décisions et mener des projets sur le long terme. La régularité est le maître d’ordre pour ne pas se retrouver submergé.
En choisissant des deadlines symboliques plutôt que des objectifs figés, tu construis ton projet avec plus de souplesse.
Les études sont un épanouissement qui mène à un travail satisfaisant. À toi, de trouver un rythme sain et bienveillant. En connaissant ton cercle de compétences, tu apprends à dire non et cultive la confiance.
Et toi, quelle sont tes outils pour garder la tête hors de l’eau ?
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