Comment se sentir légitime dès son inscription en Licence ?

Comment se sentir légitime ?

Se sentir légitime en tant qu’étudiant en histoire de l’art est un défi complexe. Bien que souvent perçu comme une simple question d’attitude, le parcours universitaire peut être parsemé d’obstacles, allant de la sensation d’invisibilité à la pression exercée par une hiérarchie académique parfois intimidante. Les questions persistent : comment éviter le syndrome de l’imposteur dès le premier jour de la licence en histoire de l’art ? Comment surmonter la honte parfois associée à cette discipline ? Dans cet article, nous explorerons ces défis et des conseils pratiques pour aider les étudiants à se sentir légitimes dès le début de leur parcours académique. »

Historien(ne) en toute légitimité, pas un imposteur !

Le syndrome de l’imposteur, c’est cette peur constante de ne pas être légitime, une angoisse sourde qui nous hante, craignant d’être démasqué à tout moment par un collègue, un professeur, ou un proche. C’est cette appréhension viscérale, paralysante, celle de se retrouver exposé, pointé du doigt, révélant au grand jour notre prétendue supercherie. Mais faut-il se sentir coupable de vouloir surpasser nos enseignants, de chercher à progresser, de se lancer dans de nouveaux projets ou simplement de viser le succès ? L’impression de manquer de légitimité n’est-elle pas déjà une preuve de notre engagement ?

👉 À lire sur le sujet : Le syndrome de l’imposteur ou cette impression de ne pas mériter sa place

Percevoir son manque de légitimité comme un signe positif !

Si vous vous interrogez sur votre légitimité, c’est que vous fournissez déjà un effort considérable pour rendre votre travail intéressant. Le blocage vient souvent de cette sensation lancinante de ne jamais être à la hauteur. Alors, comment apprécier davantage votre travail et mieux gérer le stress ?

Prenez conscience de vos qualités. En cas de doute, faites un bilan de celles-ci. Ces compétences, vous les avez acquises au fil de vos succès, petits et grands. Et pour ceux qui pourraient se dire : « Je ne suis qu’en Licence… », rappelez-vous que la confiance se cultive dans l’attitude. Déjà au premier semestre, vos connaissances ont progressé. Vous avez pris des décisions éclairées.

Affinez votre posture en multipliant les expériences qui vous confèrent une légitimité. Les exposés, les bonnes notes, les nouveaux projets, les discussions avec des professeurs, le travail en groupe, les questions posées en cours, les interventions en colloque sont autant de catalyseurs de légitimité. De la prise de parole en tutorat à la publication d’un article en doctorat, la légitimité s’affirme souvent naturellement lorsque l’on sort de sa zone de confort, tant pour soi que pour les autres.

Tombeau de Philippe Pot (détail), sculpture du XVe siècle, Musée du Louvre, Paris

S’entraîner à se sentir légitime : une attitude à adopter

J’ai toujours cette inclination à m’excuser d’avoir choisi Histoire de l’art, mais pourquoi donc ? Pourquoi ne suis-je pas aussi à l’aise que d’autres dans mes choix ? Et pourquoi ressens-je constamment le besoin de justifier mes décisions ?

La légitimité naît de la conviction en ses compétences et qualités. Il est essentiel, sans feinte modestie, d’embrasser son expérience et de reconnaître ses compétences. Pour y parvenir, il est nécessaire d’accepter ses choix, qu’ils soient assortis de succès ou de regrets, sans tomber dans le piège du déni. Cela peut sembler complexe, mais rappelez-vous : c’est vous, et uniquement vous, qui déterminez la qualité de votre travail et la façon de le valoriser.

Confronter les sceptiques sans justification constante

D’un autre côté, chercher désespérément l’approbation des autres ou ressentir une culpabilité injustifiée quant à son niveau d’adéquation n’est jamais simple. Dans l’idéal, écartez ce qui échappe à votre contrôle. Concentrez-vous sur ce que vous maîtrisez : progrès, réalisations, réussites, erreurs… N’hésitez pas à recommencer un projet, et restez objectif quant au travail accompli ou à accomplir.

👉 Pour en savoir plus : Être productif et créatif ? 8 conseils pour bien s’organiser

Prendre des décisions en toute conscience n’est pas toujours évident, surtout face au stress, à la pression des examens et aux incertitudes liées à l’avenir. Dans de tels moments, une mise à niveau n’est jamais une perte de temps. Il est courant de prendre des décisions impulsives pour ensuite faire machine arrière après quelques semaines de travail. Cela n’est ni grave ni nécessairement synonyme d’échec.

Se sentir légitime, c’est aussi apprendre à nuancer les pensées négatives. Chaque pensée doit être relativisée en prenant en compte les progrès réalisés, le temps investi ou gagné, ainsi que les conséquences et les impacts de ces décisions sur l’avenir.

Paul Rubens, La chute d’Icare, 1636, huile sur toile, 27 x 27 cm, Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles, © Web Gallery of Art, created by Emil Krén and Daniel Marx

J’ai peur de ne pas trouver le métier de mes rêves

La question récurrente – ‘À quoi ça mène, l’Histoire de l’art ?’ – résonne dans nos oreilles, parfois de façon répétitive, parfois trop souvent. Pour certains, la réponse est claire avec un projet défini de A à Z. Pour ma part, cette question provoque toujours un moment de flou. La vie défile devant nos yeux, et soudain, la panique s’installe, remettant tout en question en une fraction de seconde.

👉 Pour en savoir plus : À quoi ça sert Histoire de l’art aujourd’hui ?

Avec le temps, j’ai réalisé que notre travail et notre curiosité ouvrent une multitude de perspectives enrichissantes. Ne pas décrocher le métier de ses rêves n’est pas un drame. Un cursus n’est pas gravé dans la pierre. On évolue constamment, que ce soit dans l’action ou la réflexion et apprendre à surmonter les échecs et les peurs en ajustant nos objectifs devient une seconde nature. Les idées et les projets se métamorphosent en fonction de nos limites, de nos capacités et de l’effort que nous sommes prêts à fournir.

Pour en savoir plus : Faire un vrai métier ? 5 bonnes raisons d’être stratégique

S’affirmer avec certitude et assurance… Facile à dire ?

Certes, la compétition est féroce, mais où ne l’est-elle pas ? L’assurance d’un emploi n’est jamais garantie à la sortie de l’université, mais depuis quand l’est-elle ? C’est une lutte constante, comme dans bien des domaines. Comme je le soulignais, le reste relève de la posture. C’est vous qui faites le choix : s’affirmer avec conviction ou adopter une attitude de résignation.

À la fac ou ailleurs, on ne nous encourage que rarement à nous sentir légitimes. La tâche vous incombe, notamment lors des entretiens, des oraux, des journées d’études. Votre posture a une influence significative sur la perception des autres. Ne révélez jamais vos doutes et ne fournissez pas les armes pour votre propre critique. Vous possédez des compétences, vous avez des qualités. C’est à vous de les mettre en avant, avec la certitude que vous méritez votre place.

Trouver sa place dans la hiérarchie universitaire

Ah, la fameuse hiérarchie universitaire qui souvent nous maintient, que ce soit consciemment ou inconsciemment, dans le rôle d’apprenti, subjugués que nous sommes en haut de l’amphithéâtre… Et pourtant, vous êtes bien un expert en devenir, avec le statut d’étudiant comme premier échelon.

Il est essentiel de réaliser que les professeurs ne sont pas des êtres divins dont la parole est incontestable. L’Université, tout comme n’importe quelle entreprise, a ses objectifs à atteindre, ses qualités, ses (nombreux) défauts, sa hiérarchie plus ou moins oppressante, et ses petits drames quotidiens entre équipes et laboratoires de recherche autour des budgets, des postes et des commérages… C’est une institution où l’on rend un service administratif, d’enseignement et/ou de recherche contre une rémunération. C’est trivial, mais il est bon de l’entendre.

Se sentir compétent dès le premier jour est impératif pour relativiser d’emblée les « paroles d’experts » ou les « dogmes » et, finalement, produire un travail de qualité. Vous êtes vous-même un expert en devenir, avec vos propres résultats personnels (bonnes notes, bénévolat, job d’étudiant…).

Conclusion

En conclusion, réussir dans le monde académique, c’est un cheminement parfois complexe mais qui se forge avec la patience, la persévérance, et une dose de réalisme. Il est essentiel de ne pas nourrir l’illusion de tout réussir du premier coup. Les situations difficiles ne doivent pas être évitées, mais plutôt affrontées avec détermination, car c’est dans ces moments que se révèlent les plus grandes leçons.

Dès l’inscription, rester en mode veille professionnelle s’avère crucial. Cela implique d’être ouvert aux propositions et opportunités qui peuvent se présenter, de faire preuve d’adaptation face aux changements inévitables, et de définir des objectifs réalistes tout en restant flexible avec des plans de secours variés.

Faire preuve de bon sens et d’honnêteté dans toutes les démarches, ne jamais s’excuser d’une bonne décision, et différencier les projets fantasques de la réalité sont des lignes directrices importantes. De plus, il est essentiel de ne pas être borné, de savoir anticiper les situations tout en étant prêt à changer ce qui peut l’être.

Enfin, savoir se remettre en question et être prêt à changer d’air lorsque nécessaire sont des compétences précieuses pour évoluer dans le monde académique. En embrassant ces principes, on se dote des outils nécessaires pour surmonter les défis, tirer parti des opportunités, et construire une trajectoire universitaire et professionnelle fructueuse.

✏️ N’hésitez pas à partager votre expérience et vos conseils dans les commentaires. Je serai ravie de découvrir vos impressions pour enrichir cette exploration du doctorat.

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